Si j’échoue cette fois, c’est une défaite de plus, un échec qui s’ajoute, une erreur qui s’accumule à la longue liste de ma vie.. Une horreur sans demi-mesure, ma vie pour ta tête Hellequin, ma mort si j’arrête assassin..
-« Reviens, lâche.. Lâche ! »
Le dernier mot est hurlé d’une voix rauque tranchant sur la douceur du timbre de la voix aux accents limousins, derrière la meute mortelle, il y a les molosses d’Eusaias et le diable se change en Balbuzard, haine affolante qui transforme tout en Lui. Alors l’Etincelle de devenir folle de rage à l’idée de l’avoir laissé partir et quand le garde la rejoint, il écope d’un regard haineux.
-« Ne m’approche pas, ne me regarde même pas.. »
L’idée même qu’un homme pourrait la toucher alors qu’il est si près et qu’elle l’a perdu de vue lui donne envie de tuer, d’abattre, ou simplement de faire souffrir. Les rênes sont récupérées à pleines mains, et l’étalon fait volte face pour rejoindre le groupe, les noisettes observent sans mot dire les personnes encore présentes. Eilinn, disparue.. Un fiasco, cette soirée est un fiasco, alors les talons viennent frapper avec rage les flancs du percheron.
-« Roland, à moi. Je ne partirai pas d’ici sans avoir ramené une hure de sanglier ! »
Les derniers mots sont lancés sans attente d’une réponse, et suivie de son valet, Aléanore de quitter de nouveau le groupe pour s’élancer dans la nuit de la Vaunage. La raison du départ ? Ne pas retourner à Cauvisson avec cette haine au cœur.