Vicomté de Cauvisson
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 De profundis, clamo ad te Domine !

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Eilinn Melani
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Eilinn Melani


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MessageSujet: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyMer 28 Juil - 23:31

[Ce RP se situe la nuit suivant la chasse aux sangliers]

[Ambiance musicale]

Le retour de la chasse avait été vécu comme dans un rêve. Hagarde, elle avait vaguement rassuré son amie, oui oui, ça allait, elle était juste fatiguée de ces longues journées.

La tunique de monte écarlate avait été ôtée avec lenteur, le tissu frôlant la peau froide, alors qu'Eilinn ne cessait de ressasser les évènements. Rêve ? Réalité ? Illusion faite par le Sans Nom pour la faire dévier du chemin de l'Amitié ?

La nuit était désormais tombée sur la campagne languedocienne, doucement le castel s'endormait. Munie d'une bougie, portant encore ses braies amarante et une chemise de lin, la jeune fille sortit de sa chambre, respirant à peine, guettant le moindre bruit. Mais que nenni, tout était calme.
Ses pas la dirigèrent vers la chapelle de la Vaunage, lieu de recueillement de l'ancienne Vicomtesse de Cauvisson, ou bientôt reposerait son coeur. La porte de bois grinça quand Eilinn l'ouvrit, et les rayons lunaires éclairaient chichement par les vitraux la petite chapelle, quelques bancs de bois, et une estrade pour l'homme d'église.
Elle aurait pu allumer d'autres bougies, éclairer ce lieu trop sombre, mais elle n'en fit rien. Elle s'installa sur le premier banc, et toujours dans cet état d'égarement, elle commença à prier.

Clic.

Clic.

Clic.

Les mots étaient murmurés, sans fin, encore et encore, dans la nuit.


Ô Dieu !
Toi en Qui je crois,
Toi qui guides mes pas,
Donne-moi la force de professer la grandeur de Ton Nom
Ainsi que l'amour et l'adoration que j'y porte.


Clic.


Envoie-moi Ton Archange, Raphaëlle, pour qu'elle chemine à mes côtés,
Que je ne sois plus seul face à l'ennemi de ma foi et de ma conviction.

Clic.

Que mes actes obéissent à mon cœur et que même ma main gauche suive les commandements de ma droite.
Que mon cœur te craigne.


Clic.

Et que j'annonce Ton Saint Nom.

Clic.

Dieu, daigne lever ta main, que Raphaëlle descende et me vienne en aide.
Ainsi soit-il !


Clic.

AMEN !

[...]

Le matin vint darder ses rayons sur le visage endormi de la jeune Eilinn Melani, allongée à terre, les bras en croix, dans une posture de supplication et de soumission.

Tout autour d'elle se répandait désormais l'héritage de sa mère, ces boucles brunes qui avaient autrefois fait sa fierté. Dans sa main droite, des ciseaux gisaient.


Dernière édition par Eilinn Melani le Jeu 29 Juil - 0:53, édité 1 fois
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Luna

Luna


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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyJeu 29 Juil - 0:42

Le soleil pointa timidement derrière l'horizon. Ses premiers rayons vinrent frapper les rideaux de la chambre de Luna. La lumière s'engouffra dans la chambre, révélant.... un pièce vide. Remontons un peu le temps. Une heure avant que le soleil ne veuillent bien se montrer derrière l'horizon. Chambre de Luna de la Mirandole et de Dublith. Tout est noir, silencieux. La jeune fille, recroquevillée dans son lit, dors profondément. Sa respiration est douce, régulière. Son visage affiche un air calme, reposé, ce qui la rend encore plus adorable que n'importe quelle expression qu'elle peut afficher en journée. Elle dors d'un sommeil angélique. Puis d'un seul coup, ses yeux s'ouvrent. Elle bat quelques fois des paupières, puis se mets sur le dos. Elle regarde quelques instants le plafond. Où elle est déjà ? Ah oui, Cauvisson. Sa cheville ? Pas de douleur, ça va, ça doit être guérie...Elle reste encore quelques instants, le temps de chasser les dernières bribes de sommeil. Puis elle regarde autour d'elle. Encore nuit... Pfffff... Elle n'arrive pas à bien dormir ces dernières nuits. Surement l'immobilisation forcée. Elle s'est trop reposée. C'est mauvais pour la santé ça... Bon, mais maintenant qu'elle est réveillée, autant en profiter... Elle passe ses jambes par dessus le rebord du lit puis se mets sur ses pieds. Elle entrouvre les rideaux. Une lueur commence à paraître derrière l'horizon. Bon, au moins, le jour est pas trop loin. Elle aurait pas à trop attendre.

Se rasseyant sur le lit, elle se demande distraitement ce qu'elle pourrait faire... A cette heure-ci, c'était bien le diable si même un serviteur pourrait être levé... Pour ce qui était de la discussion, il ne fallait mieux ne même pas y penser. L'idée d'un bain lui traversa l'esprit... Mais non, se faire encore plus mal voir des serviteurs qu'elle ne l'avait déjà fait, il ne fallait mieux pas... Pourquoi pas une ballade ? Moui, on avait encore un peu de temps avant l'aube, et la lune était déjà couchée... Il fallait mieux attendre un peu pour la ballade. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire en attendant ? Voyons, un lieu proche des jardins... Puis soudain, une idée lui illumina l'esprit. Une chapelle ! Oui, elle avait vu une petite chapelle un peu à l'extérieur du château. En revenant, elle passerait forcément par les jardins. Il suffisait de bien prévoir son horaire. Et puis, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas passer assez de temps à la prière. tout juste si elle pouvait le faire pendant les messes. Pouvoir livrer son âme directement au Très-Haut ou à un de ses archange lui manquait. Ce devait être pour cela qu'elle était si irritable en ce moment. Elle n'avait plus assez de temps pour se consacrer à Dieu et à son âme. Alors cette dernière était souillée. La prière lui ferait le plus grand bien. Bon, c'était décidé, il ne restait plus qu'à partir !

Elle prit doucement un châle à se mettre sur les épaule en sortant. Elle ne pouvait pas encore revêtir sa robe, et il faisait froid dehors. De quoi se couvrir ne serait pas de refus. Et puis, il n'y avait personne pour être choquée de la voir circuler en robe de chambre. Il suffirait d'être de retour assez tôt, avant que les autres ne sortent de leur chambre. Prenant une bougie, elle ouvrit doucement, sans un bruit, la porte de sa chambre, et lança un regard dans le couloir. Personne. Sortant, elle se coinça une mèche de ses long cheveux châtain derrière l'oreille et entreprit de sortir du château. Elle traversa les jardins sans trop les regarder, se promettant de s'y attarder plus quand elle reviendrait. Après quelques minutes de marche, elle arriva enfin à la chapelle qu'elle avait repéré. Elle était petite, l'air de rien. Mais c'était parfait pour le recueillement solitaire. Bref, exactement ce qu'elle cherchait. Doucement, elle ouvrit la porte.

L'intérieur de la chapelle était comme son extérieur. Sobre, mais on ressentait la présence du Très-Haut à l'intérieur. Son regard parcouru avec admiration les vitraux et les bancs. Tout était calme, magnifique. Puis quelque chose attira son attention. Sur le sol, les bras en croix, gisait une jeune fille. Une magnifique jeune fille. Tout d'abord, la jeune fille cru voir une de ces visions envoyés Par une sainte ou un archange. Mais aucun de ceux qu'elle ne connaissait ne pouvait cette description... Elle s'approcha, intriguée. Ce fut alors qu'elle reconnu la jeune fille qu'elle avait vu au tournoi de duels. Mais... Dans ses vêtements pour le combat, elle n'avait pu remarquer à quelle point elle était belle. Des cheveux bruns, bouclés, s'étalaient sur le sol, autour d'elle. Ce devait être les siens. Quelle dommage de couper une si belle chevelure. Mais la coupe courte mettait en avant la finesse de ses trait et de son cou, et la couleur foncée de ses mèches restante faisait ressortir la blancheur de peau. Luna resta quelques immobile, sous le charme d'une telle beauté. Un coup d'oeil rapide à son ventre lui avait indiqué qu'elle respirait, aussi s'adonna-t'elle quelque seconde à la contemplation simple d'une si belle fille.

Puis une pensée s'imposa à elle. Le sol de la chapelle. De la pierre. La nuit. Elle devait être horriblement froide... Et la jeune fille risquait d'attraper de bien terrible maladie pour s'être simplement endormie ici, même si le Très-Haut veillait sur elle. Une de ses main toucha son châle. Elle ne réfléchit pas bien longtemps. Posant sa bougie, elle l'ôta de ses épaules. Puis elle s'agenouilla près de la jeune et la prit délicatement dans ses bras. Le contact de la peau nue de ses bras sur les siens la fit frissonner. Mais son dos était glacé. Doucement, elle entoura ses épaules du châles qu'elle avait apporté. Mais ça n'allait pas être suffisant. Elle avait passé trop de temps sur ce sol froid. Elle regarda rapidement les vitraux. Le soleil commencer à se lever. Profiter de ses premiers rayons lui ferait surement le plus grand bien. Puis son regard se reposa sur ce visage angélique. Elle avait presque honte de la réveiller. Elle était envoutée par ces traits digne d'une sainte. Mais elle devait le faire. Pour elle. D'une voix douce, elle appela :


"Demoiselle ?"
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Eilinn Melani
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Eilinn Melani


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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyJeu 29 Juil - 21:04

Etait-ce le mouvement de son corps qu'on enroulait d'un tissu, ou bien l'appel entendu à ses oreilles qui la fit s'éveiller de ses songes ? Songes brumeux, dont déjà les souvenirs s'effilochaient à la lumière du matin.

Eilinn eut d'abord une grimace, tandis qu'elle tentait péniblement d'ouvrir ses yeux. Tout son corps se retrouvait engourdi, et même porter la main à son front lui requérait trop d'énergie en cet instant. La main droite sollicitée se retrouva donc abandonnée dans l'effort à peine entamé.

Combien de temps avait-elle dormi ainsi, sur le sol froid et dur de la chapelle ? Quelques heures tout au plus, déjà l'aube apparaissait, et la jeune fille ne se rappelait plus vraiment des évènements ayant mené à cet éveil.
La vue d'abord brouillée, elle dut plisser les yeux pour distinguer l'origine de la voix, avant de finalement reconnaitre une des invitées des festivités.

La poisse, ce n'était pas vraiment dans ce genre d'état qu'elle voulait apparaitre... De surcroit Jehanne Elissa allait s'inquiéter de ne pas la trouver dans sa chambre. Enfin elle aurait bien le temps de s'excuser par la suite.

Au prix d'un effort épuisant, Eilinn réussit à se tourner et à s'appuyer sur un coude, remarquant le spectacle de ses boucles coupées sur le sol. Un instant elle resta immobile, hésitante. Ce qui l'avait poussé à faire cela était un raisonnement tortueux, et elle ne savait plus, aux premières lueurs du matin, si cela était bon ou pas. Le Très Haut l'avait éprouvé, et ce qu'elle avait accompli en retour ressemblait étrangement à un sacrifice rituel. Trouverait-elle un semblant de paix intérieur désormais ? Les yeux d'azur se détournèrent du sol et se posèrent sur la jeune fille qui l'avait réveillé. Aucune idée de son nom, et ce n'était pas le moment des présentations.

Maintenant il fallait se lever, et vu son épuisement, ses muscles engourdis et sa difficulté à respirer, requérir de l'aide était obligatoire. La voix de la jeune fille était éraillée quand elle put enfin déchirer le silence qui régnait dans la chapelle.


Vous pourriez m'aider ? J'aimerais me lever.
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Luna

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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyDim 1 Aoû - 1:42

[Ambiance musicale]

Doucement, la jeune fille ouvrit les yeux. Luna regardait son visage venir lentement à l'éveil. Elle sembla avoir du mal à se rendre de ce qu'il se passait tout d'abord. Puis une grimace déforma un peu ses traits. La jeune théologue la regarda avec une petit inquiétude qu'elle ne du pas remarquer. Elle espéra que le froid ne lui avait pas déjà fait du mal. Elle resserra un peu son bras autour de ses épaules, pour essayer de la réchauffer un peu plus. Elle tenta péniblement de lever une main, mais abandonna en cours de route. Doucement, la Dublith replaça son bras le long de son corps, pour lui permettre de le reposer plus confortablement. Revenant à sa figure, elle se plongea dans ses yeux. De magnifiques yeux profond comme l'océan, d'un bleu intense. Elle les contempla quelques instants, les quittant à regret, ayant peur que celle qu'elle tenait encore dans ses bras ne s'offusque d'être détaillée. Elle tentait de poser ses yeux autres part que sur elle, quand elle bougea lentement. Rabaissant ses pupilles, la théologue la vie se mettre péniblement sur un coude pour regarder à côté. Une pointe de tristesse lui étreint le coeur de la voir partir si vite de son contact. Puis une remarque lui vint. Posant doucement ses mains sur ses épaules pour l'amener à la rallonger, elle dit doucement :

"Ne vous fatiguez pas trop."

Elle écarta d'un doigt une mèche de cheveux qui barrait le visage de sa protégée. Elles se regardèrent quelques secondes. Puis la jeune fille fronça les sourcils, comme si quelque chose n'allait pas... Luna lu lança un regard interrogateur, mais elle ne sembla pas le remarquer. A la place, elle ramena ses coudes sous elle. La jeune théologue fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle voulait faire ? Elle semblait tout sauf en état de faire un effort quelconque. Elle allait doucement la ramener à nouveau dans ses bras, un peu contre elle afin qu'elle puisse profiter de la chaleur de son corps. Mais avant qu'elle ait fait le moindre geste, les deux pupilles de saphir de son interlocutrice se posèrent à nouveau sur elle. Elle s'arrêta, aussitôt subjugué par ces deux yeux. Péniblement, elle lui demanda :

"Vous pourriez m'aider ? J'aimerais me lever."

La jeune fille fronça les sourcils. Elle regarda celle qui était à demi allongée sur le sol avec un regard inquisiteur. Elle ne semblait toujours pas en état de faire le moindre effort physique, et encore moins le moindre pas... Cependant, le sol de la chapelle n'était pas vraiment le meilleur endroit pour se réchauffer... Elle jeta un rapide regard au vitraux. Le soleil commençait à paraître derrière, faisant magnifiquement ressortir les peinture qui les recouvrait, montrant différente scène de la vie des Saints et de Christos. La nef commencer à doucement baigner dans une douce lumière colorée. Le regard de la théologue revint sur sa jeune protégée. Peut-être pouvait-elle au moins aller jusqu'à la porte... Oui, si elle l'aidait, elle devait pouvoir s'y rendre. Sur le seuil, elle pourrait se réchauffer un peu au soleil. Ca semblait encore la meilleure chose à faire.

Doucement, elle hocha la tête de haut en bas. Puis elle ramena ses jambes sous elle et, raffermissant sa prise sur les épaules de la jeune fille, les releva toutes les deux. Elle vacilla un peu. L'effort était plus grand que prévu, et son équilibre était totalement modifier, avec l'aide qu'elle accordait. De sa main libre, elle prit appui sur un banc, afin de se remettre d'aplomb. Une fois fait, elle avança prudemment vers la porte. Lentement, un pas après l'autre, afin de ménager celle qu'elle accompagnait. Au bout de quelques minutes, elles y arrivèrent. D'une main, elle fit jouer le loquet, puis, remontant cette main sur le bois, poussa doucement. Elles franchirent le seuil.

Dehors, le spectacle était magnifique. Dans les tendre lumière de l'aube, oscillant encore entre l'orangée de l'aurore et le gris de fin de nuit, se dévoilait devant elles les jardins du château et tous les environs de Cauvisson. La nature commençait à peine à se réveiller, et autour d'eux quelques chants d'oiseaux retentissait déjà. Il n'y avait encore âme qui vive en vue. A la sortie de cette église, devant tant de beauté, il était impossible de douter de l'existence du Très-Haut. On voyait sa main en toute chose. Pour un peu, la jeune théologue se serait crue revenue au temps d'Oane, quand les hommes découvraient pour la première fois les merveilles que Dieu avait pu créer. A moitié consciemment, elle resserra tendrement son bras autour des épaules de sa protégée, l'invitant presque à se blottir contre elle. Elle était entièrement captivée par le paysage.

Elle resta quelques instants ainsi, totalement immobile, à ne faire que contempler les merveilles du Très Haut. Puis elle décrocha un peu son regard pour regarder une autre merveille, serrée à ses côtés. Sa simple vue pouvait presque éclipser celle de ce paysage elle lui sourit tendrement. Elle lui sourit tendrement. Puis elle se rendit soudainement compte qu'elle ne savait même pas qui elle était. Elle rosit un peu, honteuse à cette pensée... Elle jeta un nouveau un regard au paysage. Ca pouvait être un bon moment, là, non ? ca semblait du moins. Elle pressentait qu'il pourrait difficilement y en avoir de meilleur, même. Elle reposa donc son regard sur sa compagne et dit d'une douce :


"Au fait, je suis Azu... Luna de la Mirandole et de Dublith. Et toi ?"

Elle était passée sans même s'en rendre compte du vouvoiement au tutoiement. Elle n'y fit même pas attention... Elle avait l'impression de partager un moment vraiment privilégié avec celle qui était contre elle. Ca lui semblait juste naturel.
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Eilinn Melani
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Eilinn Melani


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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyDim 1 Aoû - 13:19

Même si l'étreinte de la jeune fille, conjuguée aux rayons du soleil, avait un peu réchauffé le corps d'Eilinn, tout lui semblait démesurément difficile à accomplir. Luna l'aida à se relever, et Eilinn hoqueta en sentant son corps se rebeller contre cet effort. Tout son corps fourmillait désagréablement, et elle remercia intérieurement la patience de la jeune fille qui l'aidait pour sortir de la chapelle. Chaque pas était une torture, alors qu'elle s'accrochait à l'épaule de Luna pour ne pas à nouveau s'effondrer au sol.
Au bout d'un instant qui semblait une éternité, elles atteignirent la sortie, et Eilinn se retrouva éblouie par la lumière matinale, ainsi que le spectacle du paysage.
Même les voutes de l'Abbaye de Noirlac ne pouvaient égaler la beauté de la Vaunage en cet instant. Le soleil sur sa nuque lui donna une impression étrange, n'étant pas habituée à cette nouvelle sensation. La jeune fille qui la maintenait par les épaules se tourna vers elle et se présenta. Eilinn eut une esquisse de sourire pour saluer celle qui lui servait de béquille.


Moi c'est Eilinn, Eilinn Melani. Merci pour ton aide.

Dublith, probablement la famille de la Comtesse Saint Just. Eilinn eut un instant pour regarder Luna plus attentivement. Non ce n'était pas Raphaëlle envoyée par le Très Haut pour la guider, mais simplement une jeune fille noble. Néanmoins, Eilinn avait été chanceuse qu'elle décide de se rendre à la chapelle à une heure si matinale, alors qu'elle aurait pu rester y dormir plus longtemps. Une quinte de toux déchira alors sa poitrine, et elle ne dut qu'à la poigne de la jeune fille de ne pas se retrouver à terre. Quelques boucles de cheveux encore accrochées à sa chemise tombèrent au sol, tandis qu'Eilinn tentait de se redresser sur ses jambes. Jambes qui tremblaient sous l'effort, mais qui finirent par accepter de rester droites. Même les plus aiguës fluxions de poitrine qu'elle avait eu ne l'avaient jamais mise dans un tel état. Tête baissée, elle reprit son souffle avec difficulté, alors qu'elle sentait les fourmillements disparaitre dans ses muscles engourdis.
Les jambes se firent plus assurées, néanmoins le château semblait désespérément loin. Elle regarda à nouveau Luna, avec un sourire contrit.


Tu devrais aller chercher un domestique pour qu'il me ramène à ma chambre.

Probablement que Luna devait avoir autre chose à faire que de jouer les garde-malades.
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Jehanne Elissa

Jehanne Elissa


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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyLun 2 Aoû - 11:29

Ce matin là, alors que le soleil paresseux se décidait enfin à venir envahir la plaine de la Vaunage elle n'avait pas trouvé Eilinn. D'ordinaire, c'est à dire hors périodes de festivités ça aurait été particulièrement inquiétant: en plus d'être son amie la jeune Melani était sa dame de compagnie et jamais, jamais elle n'avait failli à sa tache, toujours présente pour la préparation de la Vicomtesse. Or nous étions en périodes de festivités et surtout à Cauvisson et dans ces conditions la jeune Melani était en quelques sorte en "congés", elle pouvait aller vaquer aux occupations de son choix comme manger des gâteaux aux amandes dès le réveil de la Vicomtesse si bon lui semblait. Donc elle n'aurait pas du s'inquiéter. mais la vie est faite de circonstances particulières selon les aléas, embûches, peurs et autres joyeusetés qu'elle parsème sur nos routes, ces circonstances particulières changent le quotidien et les certitudes: ce jour il était inquiétant de ne pas trouver Eilinn.

Et pourquoi me diriez-vous? Car la veille avait eu lieu une étrange et mystérieuse épopée qui laissait à la jeune Goupil un goût amer dans la bouche. Elle avait mal dormi et au vu de l'état de son amie lors de cette promenade nocturne qui plus qu'une autre avait tourné au vinaigre il y avait de quoi s'inquiéter pour le sommeil de son amie. Dès que ses yeux furent ouverts Jehanne Elissa, sur ses petits pieds nus et en chemise dédiée à la nuit était allée vers la chambre de son amie qui était liée à la sienne par une porte communicante. Un lit vide et même pas défait. Premier froncement de sourcils, elle retourne dans sa chambre et hèle une domestique: non, pas vus d'Eilinn. Second froncement de sourcils. Elle descend alors toujours pieds nus aux cuisines car pour combler la peur et le stress rien de mieux qu'une crise de goinfrerie passagère: non, toujours pas d'Eilinn. Troisième froncement de sourcils et peur qui se niche au creux du ventre. Au beau milieu des cuisines elle reste plantée là, dans une tenue promptement indécente à réfléchir. Un moment,un peu de temps, beaucoup de temps. Et là, c'est le cas de le dire: illumination.

Elle passe alors rapidement une cape légère sur ses épaules histoire de ne pas courir en chemise de nuit dans tout le village et prévient qu'elle s'en va à la chapelle. Quelques pas, des pieds écorchés mais qu'importe: il faut retrouver le soldat Eilinn! Mais comment a t-elle deviné pour la chapelle me diriez-vous? Car elle connait sa Melani et elle connaît surtout son amour pour le Très-Haut qui la pousse a déjà avoir des responsabilités, si jeune, au sein de l'Église Aristotélicienne. Et une personne comme Eilinn ayant eu une nuit aussi étrange ne peut faire qu'une chose c'est aller se recueillir. Elle pousse de ses petites mains la lourde porte de la Chapelle et... S'arrête.

Un drôle de spectacle lui fait face, un spectacle qui malgré son extrême piété lui retourne l'estomac. Là, en face d'elle une Eilinn complètement pale, sans aucune couleur sur le visage, totalement faible et soutenue par la jeune femme qui avait malgré elle provoqué un esclandre à son arrivée... Au milieu d'une mer de cheveux bruns. C'est à la gorge de l'héritière Goupil de se nouer en voyant les cheveux courts de son amie et le cimetière de mèches qui devait être une sorte d'étrange sacrifice dont elle ne connaissait les raisons. Elle pouvait juste deviner que la raison était des plus graves pour que son amie coupe aussi brutalement la chevelure brune qu'elle aimait tant. Alors sans un mot elle s'approche d'elle à petits pas, adresse un sourire à la jeune Dublith et s'empare du bras libre de son amie pour aider leur invitée à ramener Eilinn.


- « Bonjour… Il semblerait que la nuit a été difficile. »

Une phrase légère à la Jehanne Elissa de Volpilhat pour dédramatiser le moment alors qu'en elle, tout est confusion et peine. Masques et chimères...

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Eilinn Melani
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Eilinn Melani


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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyVen 6 Aoû - 22:32

Au loin, Eilinn distingua "sa" vicomtesse, vêtue comme si elle venait de se lever, ce qui était surement le cas vu l'heure matinale, venir vers elle. Un mélange de joie, de culpabilité et de remords envahit la jeune Melani. Probablement que Jehanne Elissa avait du s'inquiéter de son absence, imaginer de terribles scénarios ou elle retrouvait le corps sans vie de sa dame de compagnie dans le fossé et autres joyeusetés générées par une imagination trop fertile.

Jehanne !

C'était presque un cri, un soupir de soulagement à voir son amie venir à sa rescousse. Non pas qu'elle n'appréciait pas l'aide de Luna, mais celle-ci était une inconnue pour elle, et voir une invitée la voir dans un tel état la contrariait. Son bras fut passée par-dessus l'épaule de la vicomtesse de Cauvisson, et l'effort en devenait presque inexistant pour avancer jusqu'au Chateau. Quelques paroles légères furent prononcées, et un demi-sourire apparut sur les lèvres pâles de la jeune fille.

Je crois... que j'ai présumé de mes forces...

Maintenant il allait falloir réparer les dégâts de cette nuit passée dans le froid, alors qu'elle était déjà d'une constitution chétive. Peut-être passerait-elle à côté de la fluxion de poitrine, mais elle serait quitte pour quelques cataplasmes de moutarde pour réchauffer sa poitrine et lui permettre de respirer à nouveau. Le ton se fit sarcastique un instant, ce qui était assez rare chez la jeune fille.

Tu aimes ma nouvelle coiffure ? La dernière mode parisienne...

Un soupçon d'amertume transparût dans sa voix, elle qui avait tant aimé cette longue chevelure.
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Jehanne Elissa

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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyDim 8 Aoû - 23:28

Tu aimes ma nouvelle coiffure ? La dernière mode parisienne...

C'est le ton de son amie qui la blessa le plus. La posture était quelque chose, l'étrangeté aussi tout comme la situation mais chez une personne comme Eilinn, toujours si douce, souvent si calme, la plupart du temps égale, entendre une voix si meurtrie lui serra le cœur. D'ailleurs elle était dans l'impossibilité de dire si elle aimait ou pas: était-ce joli? Jeune Goupil qui regarde les cheveux de son amie, mèche dorénavant courtes encadrant son joli visage. Joli? Qu'en sait-elle? Son amie est toujours jolie! Ça ne serait pas Eilinn, ça ne serait pas Jehanne Elissa; ça aurait été une personne parlant à une autre qui s'en fiche complètement l'éternel et mou " ça change " aurait été de mise. Mais elle était trop chère au cœur de Jehanne. C'est un soupir alors accompagné d'un mince sourire qui sont alors sa première réaction.

- « Il va falloir s’y habituer mais je pense que ça te va bien. Sincèrement. Et si jamais tu ne te plais pas ce ne sont que quelques temps à attendre et ils ne repousseront que plus beaux ! Mais je t'assure que ça te va, on voit mieux ton visage...

Sourire puis air pincé-typiquement-parisien-bouh-lesparisiens qui vient peindre son visage.


- « Et puis si c'est la dernière môôôôôde parisienne ma chèère...

Elle resserre la pression de son main sur son amie et lui sourit affectueusement. Quelle folie t'a poussée à faire ça Eilinn, quelle peur t'as fait passer la nuit ici, quel aïeul t'as donné ce caractère si excessif qu'importe, qu'importe, tu resteras Eilinn.


- « Qu'en pensez-vous Donà? »

Question adressée à la demoiselle de Dublith avant de se plonger à nouveau dans le silence alors qu'elles approchent du château. De grâce qu'elles ne soient pas vues! Ça serait certainement plus dur pour Eilinn de devoir s'expliquer en cet instant qu'après avoir mangé et s'être reposée. Alors dans le silence elle regarde autour d'elle, lance des regards noirs aux gens regardant de trop près. N'embêtez pas ma copine!
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Luna

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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptyVen 13 Aoû - 20:15

Elles étaient là, tranquillement serrées, sur le banc. Luna avait l'impression que le temps s'était arrêtée pour la laisser savourer totalement ces minutes de bonheur. Elle sentait le corps de la jeune fille se réchauffer peu à peu contre le sien. Mais elle ne voulait pas la lâcher. Elle aurait voulu la garder contre elle à jamais. En même temps, elle n'avait jamais connu une telle proximité physique avec quelqu'un, et encore moins avec une jeune fille aussi attirante que celle qui était à l'heure actuelle blottie contre elle. Eilinn. Eilinn Mélani. Elle avait dit s'appeler ainsi. Ca lui allait bien. Oui, ce nom lui collait parfaitement. Aussi beau qu'elle. Mais, malheureusement, il faut bien que toute les bonnes choses fin. Celle-ci fut de plus annoncer quelques secondes avant qu'elle ne survienne par une phrase prémonitoire de sa jeune protégée. D'une voix qui avait repris un peu quelques tonalités, ce qui la rendait encore plus douce aux oreilles de la jeune théologue, celle-ci dit :

"Tu devrais aller chercher un domestique pour qu'il me ramène à ma chambre."

Non, non, pas encore, s'il te plaît. Pas tout de suite. Laisse moi encore un peu de temps de bonheur. Je t'en supplie. Stoppant ce flot de pensée, la jeune fille chercha au plus vite une excuse pour la garder encore un peu près d'elle, ou tout du moins la ramener elle-même jusqu'à sa chambre. Mais elle n'eût pas le temps d'en trouver une qui convenait. Alors qu'elle était encore plongée dans ses pensée, une voix retentit près d'elle :

"Bonjour… Il semblerait que la nuit a été difficile."

Levant brusquement les yeux, surprise, la jeune fille vit alors une femme se tenir devant elle. Plongée dans ses pensées et dans le bonheur de pouvoir enlacer Eilinn, elle ne l'avait pas entendu venir. Par réflexe, elle s'écarta brusquement de sa protégée et rougit fortement. Elle se sentait vraiment honteuse d'avoir été trouvé dans une telle position, surtout qu'elle reconnaissait maintenant, grâce à l'abondante chevelure rousse de la femme qui venait d'arriver, Jehanne Elissa, la propriétaire des lieux... Les joues de la théologues n'étaient plus simplement rosés, mais d'un beau rouge vermillon, maintenant. Etre trouvé dans une telle position, dans une telle tenue... Qu'allait-elle pouvoir dire ? Les mots et l'attitude à avoir pour ne pas se faire renvoyer allaient être dur à trouver. Elle commençait déjà à chercher ce qu'elle devait faire, et garder cette attitude contrite lui semblait encore le mieux à faire.

Heureusement pour elle, la femme sembla ne pas s'intéresser plus longtemps à la jeune Dublith. Sa respiration se calma un peu, mais en même temps, son ventre se noua. A peine la femme était elle arrivée que sa jeune protégée s'était précipitée vers elle. Elle avait presque les larmes que ce merveilleux moment se soit fini ainsi... Elle aurait au moins voulu qu'elle ne quitte ses bras que doucement, pour lui laisser le temps de s'habituer à son absence. Mais non, elle la fuyait presque. Sa gorge était un peu serrée, et le coin de ses yeux était mouillé de quelques larmes, mais elle se retint. Pleurer maintenant aurait été pire que tout. Et une Dublith ne pleurait pas. Elle devait rester digne en toute circonstance. Prenant une petite inspiration, discrète, elle ravala au mieux sa tristesse. Elles auraient surement d'autres occasions. Surement...

Sans même qu'elle le remarque, elles avaient pris la direction du château. Les jeunes femmes parlaient entre elle, plaisantant presque, alors qu'il y avait à peine quelques minutes, l'un d'elle était au bord de la mort. Se sentant un peu exclue, la jeune théologue resta un peu en arrière, la tête baissée, les mains jointes devant elle, partagée entre la honte, la tristesse et la mélancolie. Elle se repassait en boucle ces quelques instants de bonheur intense. Etant quelques pas derrières les deux amies, là où elles ne pouvaient pas la voir, elle se permit de verser une larme, une seule, qu'elle laissa couler lentement couler de son oeil sur sa joue, jusqu'à son menton, pour doucement quitter son visage, n'y laissant qu'une empreinte à peine salée. Elle aurait voulu laisser sortir les autres, mais à cet instant, Jehanne se retourna en demandant :


"Qu'en pensez-vous Donà ?"

La jeune fille stoppa net, quelque peu interdite. Elle parlait de quoi déjà ? Elle avait écouté la conversation d'une oreille plus que distraite, laissant les paroles entrer par une oreille pour ressortir par l'autre, juste suffisante pour alimenter le méli-mélo d'émotions qui l'habitait. Sa protégée avait tenté de rassurer son amie, en lui disant quelque chose qui devait marquer son erreur. Oui, c'était quelque chose comme ça. Puis, comme pour changer de sujet, elle avait enchaîné sur... quoi déjà... Ah oui, sa coiffure. L'autre l'avait commenté, puis s'était tournée vers elle. Oui, ça devait être quelque chose comme ça. Prenant une petite inspiration, et ravalant un peu sa salive de manière à ce que sa voix tremble le moins possible, la jeune théologue répondit :

"Elle est magnifique. Oui, vraiment magnifique, ajouta-t'elle en posant sur la jeune un regard doux. Son visage est bien mis en valeur. On dirait un ange."

Puis elle préféra se taire. Sa gorge se serrer à nouveau, et les larmes revenaient lui piquer les yeux. Elle n'était vraiment pas sûre de pouvoir tenir jusqu'à sa chambre. Mais il faudrait... Baissant la tête, elle se concentra de toute ses forces pour retenir les torrents qui semblaient vouloir sortir de ses yeux et les sanglots de venir. Elles en auraient d'autres. D'autres moments. Oui, elles le devaient. Il y en auraient d'autres. En attendant, empêche juste ces perles de couler de tes yeux. Encore un peu. Un tout petit peu...
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Eilinn Melani
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MessageSujet: Re: De profundis, clamo ad te Domine !   De profundis, clamo ad te Domine ! EmptySam 14 Aoû - 22:23

Les mots de Jehanne Elissa furent un baume apaisant et parfumé sur le cœur de la jeune Eilinn. Sa vicomtesse aurait pu l'enguirlander, lui reprocher de ne plus être présentable en public, et que sais-je encore ? Eilinn ne s'était jamais interrogée sur la notion de beauté la concernant, ayant seulement constaté dans son enfance que c'était son grand frère qui attirait les regards avec ses cheveux blonds et ses yeux d'améthyste, Améthystes dont elle aurait aimé hériter, mais la nature en avait fait autrement, lui octroyant les yeux de glace de son père. Même ses cheveux, si ils avaient la teinte de la noire chevelure maternelle, n'étaient point bouclés, et restaient désespérément lisses sous les coups de peigne et autres traitements capillaires qui auraient pu "enjoliver", selon les espérances d'Eilinn, son aspect général. Comme quoi on est jamais content de ce qu'on a...

La puberté et ses hormones, ses considérations sur les garçons et les autres donzelles, n'étant pas encore advenue chez Eilinn, la jeune fille ne se préoccupait donc encore guère de son apparence. Néanmoins, que Jehanne Elissa ne la considère pas comme laide était déjà suffisamment pour l'estime de la Salamandre. Et pouvait-elle vraiment demander à Rhân son opinion sur ce genre de chose ? Eoghan ? Lyes ? Non, pas vraiment possible...

Une expression de soulagement apparut néanmoins sur son visage, alors qu'elle n'avait pas encore pu se voir dans un miroir, constater l'ampleur des dégâts. La vicomtesse s'adressa alors à Luna, qui marchait un pas en arrière, comme n'osant pas déranger les deux amies. Eilinn se retourna donc également.

- "Elle est magnifique. Oui, vraiment magnifique. Son visage est bien mis en valeur. On dirait un ange."

Le compliment surprit Eilinn, de par son intensité, et des mots choisis. Elle qui avait invoqué un archange toute la nuit, se retrouvait comparée à un ange maintenant, et cela la troubla, plus pour la coïncidence des évènements que les paroles de Luna elles-même. Elle resta un moment à méditer sur le "magnifique", qui était pour la première fois utilisé pour la qualifier. Était-ce juste de la politesse ? Non, elle aurait simplement pu dire qu'elle était jolie, ou que cela lui allait bien. Donc cela signifiait que le compliment était pensé et assumé.
Elle eut un sourire pour Luna, ou transparaissait un mélange entre le soulagement et la gratitude.


Merci beaucoup.

Elle hésita un instant à diminuer le compliment, à rajouter "mais je n'ai rien d'un ange" ou "tu exagères", mais elle se tût. Le château n'était plus guère loin.
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