Esyllt_Catarina
Messages : 7 Date d'inscription : 30/06/2010
| Sujet: Des cavaliers Bourguignons Dim 25 Juil - 17:13 | |
| Du haut des tours du Castel, l'amas de poussière provoquée par le petit groupe de cavaliers, s'envolant vers le ciel, englobant toute la route caillouteuse, avait sans nul doute était remarqué. Les gardes de Cauvisson compétents et aux aguets avec ce rassemblement des héritiers de demain, cette noblesse de France en devenir, avaient fait leur travail et transmis l'information. Cinq ou six hommes, armés plus que de simples coursiers, tenues bien lourdes et encombrantes alors qu'à l'extérieur l'été avait prit toute sa mesure s'approchaient du Castel pour bientôt se retrouver devant la herse. L es étendards que le premier portait, battus par un vent léger, juste de quoi gonfler des tissus aux couleurs du Grand Duché d'Occident et d'Amboise, flottaient vigoureusement alors que du haut de la porte on leur demandait la raison de leur venue.
Nous sommes mandatés par le Duc d'Amboise et de Luynes, Vicomte d'Avallon, Montbazon et Sombernon, Baron de Vouvray, Asdrubaelvect de la Louveterie, et le Duché de Bourgogne. Mission urgente nous a été confiée. Nous devons ramener sur nos terres du Nord la petite rouquine, la fille du Duc. L'affaire est urgente ! Faites nous entrer ! | |
|
Garde de Cauvisson
Messages : 33 Date d'inscription : 04/07/2010
| Sujet: Re: Des cavaliers Bourguignons Dim 25 Juil - 20:07 | |
| Tant de couleurs, tant de richesse, tant de bruit! Etait-ce la guerre qui venait réveiller Seurin? Il se lève, fier comme un paon, ou un pape ou on peut dire droit comme un "i" aussi tiens, toujours est-il qu'il guette et descend finalement. En arrivant aux portes les identités sont déclinés, il se penche alors en une profonde révérence. C'est qu'il respecte les gens du Duché de Bourgogne le bon Seurin.
Entrez donc, entrez donc. Votre protégée va être avertie dans l'instant!
Et à un petit gamin crasseux de partir en courant chercher la rouquine... Prions pour qu'il trouve la bonne rouquine. C'est qu'il y en a une invasion! | |
|
Esyllt_Catarina
Messages : 7 Date d'inscription : 30/06/2010
| Sujet: Re: Des cavaliers Bourguignons Lun 26 Juil - 0:00 | |
| Esyllt était là, plantée sur ses deux maigres jambes, dans sa robe voulue prétentieuse et finalement si insignifiante, les yeux noisettes fixés sur son cadet. Ce frère, héritier, brun, que son père préférait sans nul doute, elle qui n'accumulait que les défauts, bâtarde, rousse et peu incline aux choses de la religion ... Il se battait avec une élégance qu'elle n'avait jamais deviné, une force insoupçonnée. Miguael en était déjà à son second combat de joutes cordiales, il avait su mettre à terre un garçon plus âgé dont le nom lui avait échappé .. Et pour cause ! Oui, depuis son arrivée, la rouquine s'était montrée distraite, absente, presque hautaine à ne pas faire un pas pour s'avancer, s'approcher des autres personnes de son âge. Pourtant elle en avait rêvé, pour la plupart, elle ne les connaissait pas. Toutes les raisons étaient réunies pour ne pas rester seule, enracinée sur un plancher, un carré d'herbe qui ne voyait finalement qu'elle. Elle n'avait pas échangé de rires, de discussions plus poussées que celles des présentations, et ..
Donaisèla ! Donaisèla ! La tête d'Esyllt se tourne pour voir d'où proviennent ces mots occitans qui ressemblent fort au béarnais que Juju utilisait à l'époque où elle n'était encore que nourrisson. Sa nourrice, la bonne Guigone de Foix avait l'habitude de l'appeler également ainsi comme pour éveiller en elle cette culture qu'elle n'aura connu finalement que trop peu. Le chef dans la direction du jeune garçon restait un peu en retrait sans doute par crainte des houspillages. Les signes qu'il adressait de la main était assez éloquent, une main qui partait d'elle pour revenir vers lui, comme pour lui signifier de le rejoindre. D'abord interloquée, la cadette de la Louveterie regarde alentour pour savoir si ce n'est pas une autre que l'on appelle. Il n'en est rien, tous sont occupés, elle est seule à le fixer, sauf erreur de sa part, c'était elle que l'on attendait. Sans attendre plus longtemps, la rouquine décide de suivre le garçonnet. Mais pour sa plus grande surprise, celui-ci ne l'attend pas, il suit sa course, ne répondant pas à ses appels. Youhou !!Vaine tentative. Puis elle se dit qu'il ne parle peut-être que l'Occitan, elle cherche alors dans ses pensées une vague idée de la prononciation du mot, alors qu'il continue sa course et que maladroitement, elle tente de le suivre. Déjà haletante, Esyllt lance alors un Messsssser !avant de constater l'inutilité de cet exercice. Un peu énervée, se souvenant de l'étiquette rigide de Paris plus que des ses doux souvenirs d'enfance, elle lance un Hep toi là .. Déjà elle se ravise alors que l'étendard flotte à l'horizon. Sans plus chercher comment dire merde ou tout autre merci à ce messager devenu sourd, Esyllt Catarina relève sa robe et se lance dans une course surprise. Son père était là, et s'était elle que l'on prévenait en premier. Son cadet était resté dans un combat dont elle ne connaitrait pas l'exactitude, juste le récit d'un vainqueur qui se glorifierait un peu plus que la réalité ne le voulait. Et si son jugement était faux, qu'elle ne broyait que du noir, ruminant sa condition jusqu'à se la faire entrer dans la tête. La plus petite idée germerait dans sa cervelle pour peu qu'elle la planterait avec insistance. Cependant, bien vite la déception reprit son court. Tous décoiffés de leur casque, aucun des hommes n'avaient le profil, ni l'allure de son père. Quelque peu attristée, elle s'approcha tout de même d'eux pour savoir où celui-ci les attendait. Déjà, chacun des hommes du convoi effectua une révérence ..
Votre Grâce, votre Père vous attend au Palais des Ducs, à Dijon. Il nous faut rejoindre au plus vite Nîmes où stationne dans un relais votre voiture. Le châssis est endommagé, nous avons du l'y abandonner. Pour Esyllt, peu importait la mécanique, les rouages de la voiture. D'une question, c'était désormais plusieurs qui germaient dans sa tête. Pourquoi lui avait-il donné du "Votre Grasce" ? Excusez moi mon brave, mais pour quelles raisons une voiture m'attendrait ? Il a été convenu avec Sa Grasce mon père que je passerai l'été ici. Et Miguael Enguerrant, ne vient-il pas avec nous ? La mine interloquée du cavalier qui menait la troupe, le seul pour l'heure qui eut prit la parole la surprenait plus encore. Que se tramait-il en Bourgogne ?! Votre Grâce, c'est votre destin qui vous a donné rendez-vous ! Vous venez d'être choisie par votre peuple pour le guider vers sa destinée. A Nîmes, où vous trouverez moyen de voyager plus confortable, un messager est prêt à partir avec la déclaration scellée de votre main indiquant la composition de votre conseil. Il aura entre un et deux jours d'avance sur nous. Nous devons partir sans plus tarder.
Son peuple ? Son conseil ? Plus que jamais c'était l'esprit embrumé qui présageait sur un raisonnement distinct. Perdue dans l'abime de ses pensées, Esyllt ne comprenait rien. Elle eut tôt fait de lire la lettre que le cavalier lui donna. Sans mal, elle décacheta la cire rouge marquée du sceau paternel et dévora sans plus de discernement, d'attente ou de sommation son contenu. Asdrubaelvect lui confiait la joie qu'il avait de la voir s'assoir ce jour sur le trône. Arrivée en tête aux élections qu'il avait mené pour elle, c'était pas moins de dix conseillers qui l'avait finalement choisi pour s'assoir sur le trône que laissait vacant Sa Gracieuse Eminence, Ingeburge von Ahlefeldt Oldembourg. Elle ! La bâtarde ! L'inconnue ! L'inexpérimentée ! La débarquée ! La rousse ! Elle qui aurait le plaisir de crier du Saint Bynarr à tout bout de champs pour quelconque occasion. Elle qui verrait le genoux ployé d'Etampes, Corbigny, Condé, Nivernais et même Auxerre. Elle qui désormais tiendrait tête à quiconque la défierait avec toute l'armée du Grand Duché d'Occident. Esyllt était tellement grisée qu'elle n'entendit pas l'appel du cavalier. Celui-ci du se rapprocher d'elle pour lui poser la main sur l'épaule, un geste qui la fit frémir et brusquement redescendre sur le sol de la terre languedocienne. Nous devons partir si nous voulons rejoindre Nîmes avant la nuit. Tirée par la main avec force, comme un sale gamin indiscipliné qu'elle était encore, Esyllt n'eut le temps de prévenir les autres de son départ. Pas même à son frère, de lui asséner une dernière vacherie, à son hôtesse, pour la remercier pour ce détour si court mais au dénouement si prestigieux. A personne, elle ne put glisser quelques mots, quelques espoirs d'enfant qui d'un coup faisait un pas irréversible vers la cour des grands. Elle quittait un monde pour un construire un autre, inconnu, moins rose, aimable et insouciant que celui qu'elle rechignait pourtant à apprécier. Assise en amazone sur la monture venue seule à l'aller, Esyllt demanda au garde de tout expliquer, elle ferait envoyer une lettre sitôt qu'elle ferait halte à Nîmes, une dernière halte avant la fin de l'insouciance.
| |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Des cavaliers Bourguignons | |
| |
|