Un séjour qui commence bien mal

Au temps pour la vérification des chambres et autres suites!
Surtout que les couloirs commençaient à être vraiment encombrés avec tous les serviteurs chargés de malles.
Alors qu'elle en finissait de sa 9ème? 10ème? 11ème chambre? Peu importe... de la énième chambre attribuée aux invités, le hennissement terrorisé d'un cheval se fit entendre dans la cour.
Passant le nez par la fenêtre, Jehannette se tordit le cou pour voir de quoi il retournait avant de quitter la chambre au pas de course, aussi vite que son embonpoint le lui permettait.

Faite excuses.. pardon... poussez-vous d'là!
Pardon... arf... Conchitta!! Hep!
Oui-da c'est à toi qu'je cause! Fait point semblant... va-t-en donc finir les chambres à l'étage...et PLUS VITE QUE CA!
Non mais... me v'là... me v'là... poussez-vous on a b'soin moy!

Complètement essoufflée et rouge, la Jehannette déboule enfin dans la cour et manque elle aussi de se rompre le cou sur les pavés(?!) mouillés (ben oui... paraît qu'il a plu) avant de se rattraper tant bien que mal pour s'arrêter enfin auprès de la blessée et du garde.

Arf... me v'là... j'a vu tout de là-haut... Jehannette, pour vous servir Donã!

Sourire rassurant à la jeune fille, coup d'oeil furtif et condescendant au garde.

Un beau brin d'garçon... mais... j'l'ai à l'oeil lui itou... du genre à faire le coq dès qu'y peut...

Et la Jehannette l'aide à relever la cavalière à terre non sans se priver de donner son avis.

Un médicastre!? Non point! Laisse donc cet incapable où qu'il est Seurin!
Si ça vous plaist Donã... m'est avis que c'est d'un bain chaud que vous avez besoin pis pour vot'e... jambe? Pied? Enfin...bref, on va vous portez jusqu'à vot'e chambre et je m'en occupe, foy de Jehannette!
J'm'y connais en emplastres et autres onguents!
Laissez-moy y faire...vous voulez ben Donã?

Et sans vraiment attendre de réponse la servante fait signe à plusieurs serviteurs de s'approcher pour prendre livraison du colis... Oups... de l'invitée...

La douleur lui lançait la cheville. Elle se la tenait serrer entre les deux mains, se la massant au mieux, le visage crispé... C'était pas possible de rater à se point une entrée. Pas possible d'être aussi cruche. La douleur aidant, elle en avait presque les larmes aux yeux. C'était bien parti pour se faire voir dans le monde, avec ça... Ma pauvre fille, va falloir que tu te débrouille bien durant le séjour si tu veux pas passer pour la cruche de service, avec ça. Elle allait avoir l'air belle à boiter au milieu de tout ce beau monde, tiens... Si seulement ce cheval avait su se tenir sur ses pattes, tout ça ne serait pas arrivé... Pourtant ils en avaient déjà fait pas mal, des arrêts comme celui-ci. Alors pourquoi avait-il fallut qu'à celui-ci, juste celui-ci, qu'elle ne devait pas manquer, cet imbécile glisse sur un pavé. certes, il avait plus..; Mais c'était pas une excuse, quand même...

Finalement, alors qu'elle se morfondait bien tranquillement dans sa douleur et sa colère envers elle même et ce satané canasson pas même capable de tenir sur ses pattes, une voix douce et chaude se fit entendre quelque part au dessus de sa tête :

"Faut-il faire prévenir le médicastre du village, Dona ?"

Elle leva vers l'homme penché au dessus d'elle un regard courroucé, comme s'il l'offensait en ne faisant que lui adresser la parole. Abruti, t'es pas capable de prendre une décision tout seul, toi ? Tu pense vraiment que ces pavés son confortable ? Et puis plutôt que de regarder le cheval, ce dont le palefrenier se chargera très bien, tu pourrais pas plutôt me transporter, je sais pas moi, dans une chambre par exemple, pour que je puisse m'occuper un peu mieux de ma cheville, non ? Ou t'es trop arriéré pour n'avoir qu'un semblant de pensé cohérente ? Voici un petit aperçu de ce qui pu passer dans la tête de la jeune fille dans les instants qui suivirent la demande toute innocente soit-elle du jeune homme. Non, elle n'était vraiment pas d'humeur à discuter...

Sa main se leva subitement, quand une femme pour ainsi dire bien enchère, pour rester polie, se précipita vers elle sans même lui laisser le temps de finir son geste, saisis son autre bras et sembla vouloir la relever, non sans débiter un soliloque plus que confus :

"Un médicastre!? Non point! Laisse donc cet incapable où qu'il est Seurin!
Si ça vous plaist Donã... m'est avis que c'est d'un bain chaud que vous avez besoin pis pour vot'e... jambe? Pied? Enfin...bref, on va vous portez jusqu'à vot'e chambre et je m'en occupe, foy de Jehannette!
J'm'y connais en emplastres et autres onguents!
Laissez-moy y faire...vous voulez ben Donã?"

Sa main ne fut donc pas non plus inutilement levée. Dans un gracieux mouvement circulaire, celle-ci redescendit vivement pour rencontrer dans un claquement retentissant la joue de la servante, ce qui eût pour effet immédiat de la faire taire ainsi que lâcher son bras. Ca, c'est pour m'avoir touchée sans permission et avoir donné des ordres à ma place, en plus de ta stupidité. Puis le retour vint et, d'un revers de la main, la même claque retentit sur la joue du garde. Ca... Ben c'est simplement parce que tu es stupide et que je suis en colère. Elle leur lança à tour de rôle un regard où se mêlaient fierté et colère avant de pointer le pauvre garde du doigt en ordonnant :

"Vous ! dit-elle d'un ton qui ne concevait pas de refus. Portez-moi dans une de vos chambres, plus vite que ça !"

Puis elle se tourna vers la femme, la pointant également du doigt, la foudroyant du regard :

"Et vous, continua-t-elle, allez me chercher tout de suite deux petites planches de bois et un lige propre ! Tout de suite !"

Elle reposa son bras pour soulager son dos tout en grommelant l'air supérieur :

"J'espère que vous ne me manquerez plus de respect par l'avenir..."

Té.... Ben v'là aut'e chose....

Stupéfaite, la servante n'entend rien des ordres jetés.

Une pimbêche! Pfff... ça va m'changer de ma pitchoune et de sa brunette.

Une main sur sa joue écarlate, elle n'en revient pas.
Par prudence, de peur d'en prendre une autre ou de ne pas se retenir, elle se recule de quelques pas.
Sa main libre lui chauffe... au moins autant que sa joue.

Le garde prenant la situation en main, la Jehannette ne quitte pas la jeune fille de ses yeux outrés tout en murmurant:

C'est ça le Seurin... rabât-lui son caquet... me faire ça à moy... à mon asge... à quelle sauce on va la manger?

Jamais de sa vie, la Jehannette n'a eu affaire à une jeune fille si mal élevée.
Rien à voir avec les facéties de la jeune rouquine ou les maladresses de la jeune accompagnatrice.
Les dernières paroles du garde renforcent l'incrédulité de la servante.

Boudiou! C'est-y que ça s'rait point une invitée?
Bah...tout s'explique...
Arf... j'a l'air ben finaude moy à m'précipiter pour la secourir...
Allez zou! Dehors!!

Peut-on appeler spectacle une simple scénette sans réel intérêt et où le personnage principal se couvre lui-même de ridicule sans qu’il soit utile de faire intervenir des figurants ou même des éléments perturbateurs ? Et bien oui. On peut. La preuve est là, flagrante, et Aléanore en parfaite Intendante des Menus Plaisirs de la Cour qui se respecte d’observer le petit divertissement qui lui est proposé, à l’insu du personnage principal. Pourquoi Aléanore est là ? Parce qu’elle vient de quitter la salle de réception pour aller se détendre. Et donc, pipe au bec, elle assiste, amusée à un déchainement de violence purement puéril et féminin. Ira, ira pas, un coup d’œil à la pipe qui lentement se vide, bon, allez, y va. Le nécessaire à fumer est rapidement nettoyé et rangé dans l’escarcelle, et d’un petit signe de main, Aléanore fait signe au petit lévrier de la suivre vers les acteurs du moment, et sortant de derrière l’arbre où elle s’était glissée pour être tranquille, voilà que les deux mains viennent se rencontrer nonchalamment dans un applaudissement au moins aussi sarcastique que le sourire qui l’accompagne.

-« C’était merveilleux ! Non, vraiment ! Cette furie totalement déplacée et inconséquente, une merveille de mauvaise éducation, ma chère, si les planches du théatre n’étaient pas interdites aux femmes, je vous jure que vous auriez un succès fou. » Avec un sourire faussement complice. « Enfin, même si l’envie vous prenez, abstenez vous, on dit que les seules femmes qui côtoient les acteurs, sont des filles à la cuisse légère, il serait dommage qu’en plus de dire de vous que vous ne tenez pas sur vos jambes, vous .. Enfin, vous m’avez compris. Toujours est-il que c’était parfait ! »

Le ton est badin, la mine amusée, et délaissant la donzelle au sol, Aléanore de se tourner vers le garde.

-« L’animal n’a rien ? Vous demanderez aux palefreniers de vérifier ? »

Oui, elle s’inquiète pour un animal, pour la simple et bonne raison, qu’Aléanore préfère de loin les animaux aux hommes, et qu’un cheval avec la patte cassée est un cheval à abattre, alors que les hommes.. Et les noisettes se reposent, froides, hautaines sur la jeune fille au sol.

-« Quelle belle noblesse que voilà, en vérité.. Vous vous roulez au sol, vous savez à peine tenir un cheval, et non content de ne pas être assez aristotélicienne pour savoir qu’il faut aimer son prochain ou du moins le respecter, vous frappez les gens de votre hôte.. Priez ma chère pour que le Très-haut soit clément envers vous, cela vous donnera déjà une bonne raison de vous retrouver un peu de piété et de bon sens. »

Et de tourner le dos à la jeune fille pour faire face à la servante, doigt qui désigne la joue, pour savoir, pas qu’elle s’inquiète spécialement pour les valets, néanmoins, quand on est intelligent ou juste roué et qu’on est invité quelque part, on s’arrange pour se mettre le petit personnel dans la poche, cela évite de passer un trop mauvais séjour, mais demandez donc à la jeunesse d’être intelligente.. Et soudain, la tête se tourne de profil.

-« Je ne me suis pas présentée. Aléanore Jagellon Alterac, Dame de Concèze et Thias, un des adultes qui vous chaperonneront durant tout votre séjour. Il y a des enfants bien élevés à l’intérieur de ses murs, si vous pouviez éviter de déteindre sur eux .. »

Une menace ? Une constatation plutôt, elle pense à Cassian, Isaure, Eilinn, Yolanda, Jehanne Elissa, et à toutes celles et ceux qu’elle ne connaît pas mais aime déjà, en adoratrice complète des enfants.

Un peu en retrait, la Jehannette se contente d'acquiéser avec véhémence au résumé du garde tout en pointant sa joue brulante.
Mais elle se garde bien d'ouvrir la bouche à nouveau... vu ce que ça lui a rapporté!
En fait, elle attend tranquillement que la jeune Volpilhat plante la seconde banderille, celle qui fera retourner la gifleuse là d'où elle vient... et là... la servante en jubile d'avance!
Sûre que sa jeune maîtresse va faire ça avec la classe qu'elle lui connaît!

La première banderille, mordante et acide à souhait lui a déjà procuré un certain plaisir.
Avec de simples mots, la chaperonne a assené quelques vérités bien senties.
Jehannette n'y a pas tout compris mais il lui paraît évident que la femme au lévrier mène son monde à la baguette d'une autre manière que la jeune fille au cheval.

Ensuite ne restera plus que l'estocade... et pour ça, Seurin et son épée parachèveront le tableau.

Mais un détail pourtant titille la Jehannette et la fait se rapprocher pour regarder plus attentivement l'intruse.

Ben... c'est qui cette donzelle si personne la connaist?
Ni la Donã qui m'a point l'air de s'amuser souvent... ni Seurin... ni ma pitchoune...
C'est-y une invitée?
Et pourquoi qu'elle est seule?
Crénom... jamais une fillote bien née ne voyagerai seule!

Restera? Ne restera pas?
La Jehannette attend, confiante, la décision de sa maîtresse.

Bon, ils pouvaient se dépêcher un peu plutôt que de la regarder comme ça bouche bée et en plus de la menacer avec une arme ? Non mais comme si une frêle jeune fille avec la cheville ne pouvant plus assurer sa fonction et sans arme pouvait être un danger pour des gardes en armure armés jusqu'au dent... Elle avait mal, elle... Et les pavés étaient mouillés, eux... Ce n'était pas, quoique ces deux personnes puissent en penser, une bonne position pour prodiguer les premiers soins... Bon, on les avait éduqué comment, ces serviteurs ? Il était peu probable qu'ils aient les connaissances en héraldique pour pouvoir reconnaître les armes qui ornaient sa bague, mais franchement, même si elle n'arrivait pas franchement avec une suite d'une dizaine de serviteurs et autres gardes dans un carrosse aux couleurs relevées, il semblait quand même que, ne serait-ce de part ses vêtements, elle n'était pas la première paysanne venue. Ils pourraient au moins se dépêcher d'obéir à ses ordres, et surtout savoir garder leur place. C'était des serviteurs, ils n'avaient pas à traiter les nobles ainsi... Il allait falloir qu'elle en touche deux mots à la maîtresses des lieux.

Ah, et ben, quand on parle du loup. Une femme s'approchait déjà du petit groupe. A son port et ses vêtements, on pouvait déjà en déduire qu'elle, ce n'était pas une servante. Mais elle ne correspondait à la description que son père lui avait fait de la maîtresse des lieu. Dommage, mais bon... Peut-être aurait-elle enfin quelqu'un avec qui elle pourrait discuter un peu et qui saurait faire obéir ces satanés imbéciles. Ben non, même pas. Il fallait croire, que, même parmi la noblesse, subsistait encore des tares qui rendaient leurs propriétaire aussi stupide que les gens qui les portaient... Bref, bien plutôt que de prendre les décisions qui semblaient s'imposer, c'est à dire de redonner aux gardes les ordres que la jeune Luna venait de donner, voilà qu'elle se mets à insulter la Dublith d'un soliloque de stupidité ne reposant sur aucun fait. La jeune fille en resta bouche bée. Elle savait qu'il y aurait des imbéciles qui lui voudrait du mal à chaque occasion, mais alors là, l'invectiver ainsi sans même la connaître, c'était quand même fort. D'autant plus qu'elle prenait la défense des serviteurs, de mieux en mieux. Alors à priori ici, on traitait les serviteur à l'égal des invités... Bon, ce n'était pas une mauvaise chose à savoir, mais ça allait quand même à l'inverse de tout ce qu'elle avait pu apprendre. Elle en toucherait deux mots à celle qui possédait cette demeure quand même...

Un temps de silence... Elle parle du cheval avec le garde... La jeune fille en profite pour se calmer un peu. La douleur, ainsi que la honte engendrée par la chute, même si personne n'aurait pu échapper à celle-ci, l'avait un peu plus énervé que d'habitude. Et le manque d'initiative de ces deux empotés n'avait rien arrangés au fait. Mais maintenant que quelques personnes de plus haut rang était arrivé, il fallait garder un certains sang froid. Surtout quand la personne vous invectiver aussi sottement. Après deux ou trois respiration pour faire tomber l'ahurissement lié au comportement de la noble et l'irritation qui ne l'avait quitté depuis son arrivée, elle réfléchie rapidement à l'attitude à adopter face à ce flot incessant d'idiotie insultante. Ce fut vite décidé. Si elle répondait quoique ce soit, cela voudrait dire qu'elle les avait prise en compte et se mettait au niveau de son interlocutrice... Autant ne rien dire, dans ce cas là. Elle reporta un regard un peu plus calme sur la scène, se demandant quand même un peu quand est-ce qu'elle pourrait quitter ce sol mouillé...

La femme se tourna à nouveau vers elle. La jeune fille releva les yeux. Peut-être allait-elle enfin dire quelque chose d'intéressant ? Ben non, encore un flot d'insanité. Regardant d'un air rêveur le ciel qui finissait de se dégager, elle laissa les paroles l'envelopper sans l'atteindre, entendant à peine ce qu'elle disait? Ah si, il y avait un petit passage sur l'aristotélitisme. Tiens, il serait drôle de glisser l'air quelques paroles à ce sujet quand même. Elle se rangea l'idée dans un coin de l'esprit pour plus tard. Les paroles cessèrent à nouveau. Le regard de la jeune fille se reposa sur la femme qui l'invectivait depuis de longues minutes. Et enfin, finalement, quelques chose d'intéressant franchi les lèvres : elle se présenta. Et en effet, ce n'était pas la maîtresse des lieux. Dommage. Mais elle lui demandé quand même de se présenter, ce qu'elle s'apprêta à faire quand une autre femme déboula dans la cours.

Elle, par contre correspondait mieux à la description que son paternel lui avait fait de la maîtresse des lieux. Ben tiens, elle n'aurait même pas à demander d'entretien. Tant mieux. Mais la première chose à faire était de quitter ce sol qui détrempé qui commençait lui faire froid dans une certaine partie de anatomie. Bon déjà, cette dernière se présenta dès le début et ne l'invectiva pas avant même de la connaître. Bon, un bon point pour elle, au moins une personne qui réagissait normalement ici. Mais bon, par contre, elle aurait quand même pu lui laisser le temps de répondre à sa question avant d'en poser une autre... Deuxième fois qu'on lui coupait la parole... Elle respira un bon coup pour se calmer, et failli répondre à la deuxième question que lui posait dame Elissa quand le garde lui coupa, pour la troisième fois parole. Elle commençait à ruminer son frein sérieusement là... Bon, heureusement il fut court. Le silence retomba sur la cours. Quelques instants de plus suffirent à ramener les regards vers la jeune fille toujours assise partir. Elle en pris quelques uns supplémentaire pour regarder les protagonistes à tour de rôle, histoire de vérifier que l'un d'eux n'allait pas encore lui couper la parole, puis dit avec un petit air exténué :

"Merci..."

Elle reporta son regard sur la première à lui avoir parlé, une certaine dame Aléanore :

"Pour ce qui est de votre demande, je suis Luna de la Mirandole et de Dublith, dites Azura Xiloscient, théologue de l'Eglise Aristotélicienne Romaine. Je serais certes ravie de discuter avec vous de la voie la plus sûre pour suivre le Très-Haut, mais souffrez que je ne puisse vous l'accorder tout de suite, du moins, tant que seul les pavés me supportent, conclut-elle sur un sourire."

Elle se tourna ensuite vers l'hôte de ce lieu, puis désigna rapidement le cheval de la tête et disant :

"Pour ce qui est de cette blessure, ce fut une simple chute de cheval. La pluie ayant rendu les pavés de votre cours assez glissant, mon cheval a eût un peu de mal à se stopper correctement et m'ait tombé dessus. Au vu de la prestance avec laquelle il s'est relevé, je ne pense pas qu'il se soit fait quelque mal, mais je ne peux pas en dire autant pour moi... D'ailleurs, puisque vous êtes maintenant là, je n'ai plus à prendre des décisions avant de vous en informer, aussi je voudrais solliciter de prendre une de vos chambres ainsi que deux petites planches et du linge propre afin que je puisse m'occuper de ma cheville, finit-elle avec un air sérieux."

Puis elle prit un petit air contrit avant de continuer :

"Pour ce qui est de la raison de tout ce remue ménage... Et bien, il semble que, si j'ose dire, j'ai malencontreusement cédé momentanément au péché de colère, et j'aimerais m'en excuser. Cette chute ainsi que la blessure, et des personnes, ajouta-t-elle avec un regard d'excuse adorable aux deux serviteurs, qui ne semblait pas vouloir prendre de décisions, m'ont plus irrités que cela n'aurait du. J'aimerais rencontrer au plus vite le prêtre de votre paroisse afin de confesser cela, si vous me le permettez. Par la suite, cette dame, conclut-elle en désignant Aléanore, m'a semblé s'être sentie obligé de venir me faire part de son point de vue sur les évènements."

Elle conclut en faisant un adorable sourire aux deux nobles dames, tout en conservant un peu de son air contrit, quand même.

« Les hommes sont toujours sincères. Ils changent de sincérité, voilà tout. » - Tristan Bernard

Le silence.. C’est le silence qui suit la tirade d’Aléanore, un sourire fin se glisse sur les lèvres de l’Etincelle qui observe la jeune fille toujours au sol qui tente de prendre des airs supérieurs. Amusant en vérité, et si quelqu’un ne l’attendait pas non loin, elle aurait pu rester là longtemps à attendre que la jeune fille tente de se relever, mais on l’attend et alors qu’elle s’apprête à faire demi-tour, voilà qu’une arrivée verdoyante sème le trouble dans la scénette plus ou moins parfaite sous tous rapports. Au « que se passe-t-il ? » de Jehanne Elissa, la première réponse venant à l’esprit d’Aléanore est « Je m’amuse. », un sourire sans expression sur le visage en écoutant la petite Renarde s’exprimer, en la voyant s’inquiéter pour tous. Toi aussi, tu aimes.. Pour avoir été dans de nombreux domaines, Aléanore aurait pu séparé les nobles en plusieurs catégories, ceux capables de se faire aimer de leur domesticité et donc par conséquent, ceux n’ayant jamais besoin d’intervenir pour que tout tourne à la perfection, et les autres, méprisant assez le commun pour préférer taper dessus en se donnant un air supérieur, pour être persuadé d’être fort, alors un sourire tendre émerge sur les lèvres d’Aléanore en regardant le regard teinté d’incompréhension de la Goupil quand elle remarque la joue rosée de sa servante. En silence, elle laisse Serin expliquer la chose, se contentant de jeter quelques coups d’œil en arrière pour le voir.

Et comme un soufflet, la donzelle se présente, comme un soufflet, la jeune fille ayant frappé et invectivé deux personnes, lui dit faire partie de l’Eglise, il y a de la fureur dans les noisettes d’Aléanore, tant d’hypocrisie dans un si petit être.. De fureur, l’Etincelle passe à dédain, ainsi donc, en plus, d’être violente et colérique, elle ment. Joli palmarès pour quelqu’un qui se veut au service du Très-haut. Un instant, Aléanore se demande, si elle ne va pas retourner à son occupation première, un instant, avant que la suite ne soit débitée dans un joyeux babillage contrit, alors sans prévenir, l’Etincelle éclate de rire, d’un rire irrépressible, de ceux qui vous plient en deux mais qu’elle retient savamment et qu’elle dissimule à grande peine derrière l’éventail sorti en vitesse. Quand la crise se calme enfin, Aléanore de regarder avec un amusement non feint la Volpilhat.

-« Pardonnez-moi Vicomtesse. » A l’adresse de la donzelle toujours au sol, avec un sourire qui se veut compatissant. « Concernant le cheval, jeune fille, sachez que bien des hommes ont survécu à des blessures effroyables et se sont relevés dans l’immédiat, portés par ce qu’on appelle la fierté ou l’honneur, un mélange du genre.. Soyez comblée, votre animal en est peut être pourvu. Et je gage qu’un palefrenier préférera vérifier qu’il est indemne dans le doute. »

Retrouvant son sérieux malgré le sourire éclatant barrant le visage de l’Etincelle, Aléanore de poursuivre.

-« Toujours est-il que je ne sais pas dans quel état sont vos jupes à être restée si longtemps sur le sol, mais si vous les retournez aussi vite que votre veste, vous n'aurez nul besoin de vous changer pour la réception. » Se tournant vers Jehanne Elissa. « Puisque nul n'est exempt de rancœur, je pense, adorable vicomtesse, que vous devriez assigner une autre femme de chambre à cette jeune fille que votre bonne jehannette. Avec la gifle que la demoiselle de la Mirandole vient de lui mettre, votre servante doit être peu encline à lui être agréable durant le séjour. Que voulez-vous… Quand on se laisse aller à la colère, on est capable de tout.. Quand bien même on est théologue.. »

Un sourire sarcastique vient remplacer celui plein de joie d’il y a quelques instants, et alors qu’elle l’avait presque oublié, voilà qu’elle se souvient, qu’il attend.

-« Grimoald ! Viens, j’en ai fini et je vais bientôt rentrer, mais ça ne t’exempte pas de présenter tes salutations à notre hôte ! »

Un peu en retrait, la Jehannette oscille entre adoration pour la bonté de sa maîtresse, satisfaction d'entendre les châtiments infligés à la gifleuse et frustration de ne pouvoir y mettre son grain de sel.
Aussi, quand le regard de la jeune rouquine se pose sur elle, la servante en profite pour se rapprocher et avant que la dite Luna ne puisse parler, elle ose murmurer à l'adresse de sa seule maîtresse:

Arf... ma pit... heu... Donaselã, si je puis...?
Heu... laissons là les excuses je vous prie... vot'e invitée à déjà promis d'aller à confesse pis elle est en ben mauvaise posture...
Si on tarde encor sans doute que son séjour va se passer dans la chambre à l'aïl... pis ben... ça serait pitié...

Mazette! C'estait donc pour cette péronnelle c'te chambre?!
Hé hé...

C'estait juste une gifle... j'en a vu d'aut'e...mon défunt père y allait à tour de bras avec ses marmots.
Pis j'vous assure que j'puis m'en occuper de c'te théo... théo chose... alors que si on lui donne une de nos jeunesses... genre la Conchitta... la pauv'e sera en larmes en moins d'deux!
Enfin... c'est vous qui voyez...

Sa requête terminée, la Jehannette, un peu rouge, baisse la tête non sans jeter un regard de biais à la jeune fille mouillée.
Ce n'est pas la timidité qui la fait rougir ainsi, juste un soupçon de culpabilité envers la rouquine, car ses pensées sont loin d'être aussi pures que ses mots le laissent penser.

Toi, la donzelle... tu vas point t'en tirer ainsi... j'te réserve un chien d'ma chienne!
T'as intérest à estre plus aimable... déjà que j't'évite des excuses publiques...

Jehannette est loin d'être experte en représailles et tours pendables pour pourrir la vie de quelqu'un mais avec toute la jeunesse réunie au domaine, sûr qu'elle va en apprendre!
Et généreuse comme elle est... elle en fera profiter certaine personne méritante...

Bon... Un rire de la vieille mégère. Auquel répond un sourire de la jeune fille. Bien loin de la vexer, ce rire est plutôt... un stimulant. Non, cette personne a un cerveau, contrairement à ce qu'elle aurait pu penser au premier abord. Et un cerveau bien mieux constitué que celui de toutes les autres personnes présentes autour de la théologue. La sourire oscille entre l'amusement et la promesses de jeux futurs. Il y avait de quoi faire avec elle, et surtout de quoi bien s'amuser, quand on était en pleine possession de ses moyens. Il faudrait qu'elle aille lui parler plus longuement quand elle serait enfin dans cette propriété et en état de marcher. Ca n'en serait qu'enrichissant. Elle se nota cela dans un coin de son esprit pour plus tard.

Bon, bien sûr, elle reparti ensuite dans un discours insultants, comme on aurait pu s'y attendre. C'en devenait quand même lassant. Elle espéra que si elle venait la voir, elle n'essaierait pas simplement de la rabaisser sans la laisser ouvrir la bouche, sinon, elle aurait de quoi vite se lasser. C'était les débats qui étaient intéressant, surtout avec quelqu'un de franc. Pas simplement de se faire descendre... Bref, encore des mots qui lui passèrent bien loin des oreilles et qu'elle écouta d'une oreille discrète tout en observant ostensiblement le bâtiment. Non pas qu'il ait quelque chose de si intéressant que cela, mais c'était plus pour marquer son ennuie de ce discours. Plus tard peut-être... Cependant, malgré cet apparent désintérêt des mots prononcés par la femme, quand elle eût finit, elle se tourna vers elle en lui faisant un sourire d'excuse innocente tout en disant :

"Je ne peux que vous approuver sur le péché de colère. C'est bien là celui que je connais le mieux, et sur lequel mes professeurs, particulièrement Son Excellence Forth With, m'ont sermonné. Croyez moi si vous le souhaitez, mais je suis quelqu'un de plutôt calme, habituellement."

Enfin, l'hôte de la demeure prit la parole en lui assurant qu'elle allait être soignée. La jeune fille hocha la tête. Bon, c'était au moins toujours ça... Elle en avait quand même, même si elle s'efforçait de ne pas le montrer, passablement marre de rester ainsi assise sur les pavés. C'était froid, humide, bref, désagréable au possible. Plus vite elle serait à l'intérieur, mieux se serait. A son étonnement, son interlocutrice enchaîna sur le fait qu'elle pouvait très bien rester pour les festivités. Elle eût un petit sourire, véritable là. Elle avait un peu crains que ce déchaînement n'ai pu déranger ses hôtes, et ainsi déplaire et à son père, et à son cousin, mais rien était. Elle eût un petit soupire, inaudible, de soulagement. Cependant, avant d'accepter de la faire entrer, elle lui demanda de s'excuser auprès des personnes qu'elle avait giflé. Normal, selon ce qu'elle avait compris de la maison... Elle allait répondre, arborant déjà le sourire rassurant de celle qui a parfaitement compris les tenant et aboutissant de la demande et allait la satisfaire au plus vite, quand la servante lui coupa vivement la parole, se précipitant vers la femme et disant que ce n'était pas la peine et qu'elle s'occuperait volontiers de la chambre. Non mais de quoi je me mêle ? C'était encore à elle de décider si elle voulait bien s'excuser ou pas, non ?
Ces serviteurs qui passaient devant les maîtres et discutaient les ordres l'insupportait au plus haut point. Elle aurait vraiment une discussion avec dame Jehanne à ce sujet. Là, elle prenait vraiment trop d'initiative.

Avançant doucement un bras vers la jambe de la servante, elle la poussa doucement, légèrement, juste assez pour comprendre qu'elle devait se décaler légèrement. Ce faisant, elle ferma les yeux quelques instants afin de ne pas commencer tout de suite à crier sur la servante qu'elle avait déjà blessé. Ca aurait été du plus mauvais effet, surtout devant la maîtresse des lieux. Elle lui fit juste comprendre donc de se décaler un peu, puis fit un doux sourire aux protagonistes, apaisant. Une fois que tout sembla calme, elle prit la parole, d'une voix douce, légèrement contrite, mais surtout, une nouvelle fois, apaisante. La formation qu'elle avait eût pour entrer dans l'Eglise lui servait en tant que noble plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer.

"Laissez, ma chère, dit-elle à la servante. Cela ne m'embête pas le moins du monde de m'excuser pour une faute que j'ai commise auprès des personnes qui ont été pour ladite faute. Je suppose de plus, ajouta-t-elle en hochant légèrement la tête avec un petit sourire, que vous avez déjà beaucoup de travail, et je ne voudrais pas vous en ajouter une charge supplémentaire. Comme je l'ais tout à l'heure, et j'espère que vous pourrez me croire, je suis habituellement très calme, et mon habitude n'est pas de frapper à tout va. Un serviteurs qui fait ce qu'on lui demande sans discuter les ordres, et qui sait prendre les bonne initiatives quand cela va me convient parfaitement.

Enfin, continua-t-elle en prenant le sourire amicale et apaisant qu'elle faisait habituellement à la fin du sermon quand elle invité les fidèles à la communion, pour ce qui est de la demande de la demande de notre hôte, permettez que je m'y plies maintenant."

Elle regarda quelques instants d'abord le garde, puis la servante et dit de la même voix qu'auparavant :

"Veuillez accepter mais sincères excuse pour ce que j'ai pu faire quand je suis arrivée ici. J'ai bien mal agis, ayant cédé à la tentation de la Bête Sans Nom, ayant agis sous le coup de la colère, et par la violence, et croyez que j'en suis le plus désolée du monde. Je vous promet que cela ne se reproduira plus."

Elle finit ses excuses en les regardant tout les deux avec douceur et amitié.

[Et je me sens comme le fils de Jésus...]


« Veuillez accepter mais sincères excuse pour ce que j'ai pu faire quand je suis arrivée ici. [...] Je vous promet que cela ne se reproduira plus. »

Grimoald sortit enfin de derrière son arbre. Il venait de partager un moment assez intime avec Aleanore, qu'il n'aurait jamais cru partager avec elle. Il ne se serait jamais douté qu'elle puisse se droguer... Il n'avait pas voulu en prendre bien qu'elle ne lui ait rien proposé. Ceux qui connaissent Grimoald savent qu'il n'est pas si téméraire qu'il se plait à le prétendre. Mais soit, passons.

Puis, avant que tout le monde reparte, Grimoald commença à parler, pour arrêter Jehanne dans sa course folle pour regagner la cérémonie. Il avait un petit sourire sur ses lèvres, et il prononça le mot d'une remarquable élégance. Il en faisait même trop pour que ça paraisse naturel.

« Demoiselle? »

Il attendit que la jeune fille se retourne pour s'incliner très bas. Il vit alors ses chaussures et comprit comment il devait ouvrir la discussion. Il n'y avait pas pensé, mais il avait trouvé comment lui parler, comme la faire rire, en repensant à ce moment partagé. En se relevant, donc, il lui fit un petit sourire amusé.

« Bonté divine ! Vous vous êtes séparée de Claire de Cordoue, la plus belle qu'il m'eut été donné d'offenser ? »

Se trouvant ridicule lui même, il voulu se mettre à rire, se moquant bien de ce que pouvaient penser les gens. Il n'y avait que Aleanore, Jehanne, et les gardes... Enfin, il y avait aussi cette fille, là, par terre, mais elle n'était pas d'un rang et d'une beauté assez élevée pour que Grimoald daigne lui adresser un mot.

« J'espère qu'elle se porte bien et que le motif de la rupture n'est autre qu'elle ne sied plus à vos divins pieds... »

Il jeta alors un regard à Aleanore, se demandant si elle savait qu'ils se connaissaient. Puis ils se mirent à marcher, Grimoald, bien qu'il ne fut pas très grand, dépassait presque Aleanore.

Crénom!! Elle l'a fait!!!! Elle a eu le cran!

Un peu dépitée de voir ses idées de vengeance par derrière s'envoler, la Jehannette ne peut cependant s'empêcher d'admirer le courage de la repentie.

Bon ben... c'est ben beau tout ça mais... on en est toujours au mesme point!

Surtout que l'un après l'autre les témoins de la scène prennent la tangente après avoir qui donné son avis ou qui rendu son verdict.
Jehannette hésite puis, jetant un regard aux valets accourus pour assister de loin au spectacle, elle fait signe à deux d'entre eux de s'approcher.
Puisque la blonde a fait un geste d'apaisement, la servante va essayer de faire au mieux... en restant à bonne distance!

Bon... heu... vous permettez Donã que ces deux gars, Jehan le petit et petit Jehan vous montent jusqu'à vot'e chambre?
J'vous envoie la Conchitta pis ensuite je vas moy-mesme aller quérir le médicastre foutu charlatan! si cela vous convient..
Non pasque... telle que j'vous vois...en plus de vot'e patte... vous aller attraper froid par le cul à mariner sur ce sol mouillé!
Enfin pour c'que j'en dis... c'est vous qui voyez hein?

La servante essaie d'y mettre les formes cette fois, mais tout en marchant sur des oeufs elle retient à grand peine un sourire moqueur car de toutes façons la noble n'a pas vraiment le choix.

Souriant intérieurement avec délectation de sa petite victoire sur les membres de l'assemblée, les regardant à tour de rôle, elle guetta leurs réaction. Bon, la mégère tait déjà parti... Dommage, elle aurait bien voulu voir comment elle aurait réagi. D'une manière intéressante sûrement. On verrais ça plus tard. Pour ce qui était du garde, il inclina juste un peu la tête et s'en reparti 'où il venait. Mouais, une réaction classique de garde. Rien à dire, c'était un bon archétype de sa profession. Hop, allez, on le range dans cette case pour plus tard. ca peut toujours servir. L'hôte, quand à elle, sembla toute contente qu'elle se soit excusée, la remercia presque de l'avoir fait, conclu que la situation était réglé et parti. La jeune fille n'aurait pas était étonné de la voir chanter... L'air un peu dépitée, elle la classa dans la catégorie qui lui convenait. Bon, au moins, avec ça, elle savait qu'elle serait quelqu'un qui pourrait toujours la soutenir, mais c'était un peu déprimant de voir une telle personne à un tel rang de noblesse. Bon, passons....

Elle allait se tourner vers la servante quand elle se souvint d'un truc. Eh mais, ils étaient tous partis, la laissant patauger là dans la cours ! C'était quoi ça ? Elle était quand même une invitée ! Encore que le garde n'ait rien fait passe, mais encore. Mais la maîtresse de slieux, c'était tout de suite beaucoup moins acceptable. Elle aurait au moins pu donner quelques ordres sur le sujet... Serrant les dents, la jeune théologue retint ses invectives pour un peu plus tard. Elle aurait une sérieuse discussion avec elle... Mais bon. A ce moment, la servante pris la parole. En se tournant vers elle, la jeune fille vit qu'elle avait l'air un peu contrite, comme gênée aux entournure... Petite satisfaction de la jeune noble. Elle l'avait un peu plus piégée sans même s'en rendre compte. Tant mieux, tant mieux. Enfin, au moins, elle avait la présence d'esprit de lui demander si elle voulait bien qu'on la conduise à une chambre et qu'on appelle le médicastre. Lui faisant un agréable sourire, elle répondit :

"Je vous remercie. Je crains de ne pouvoir marcher seule, aussi toute aide sera la bienvenue. Pour ce qui est du médicastre, j'ai quelques connaissances dans ce domaine, je pense pouvoir m'en sortir seule. Il me faudra juste, comme je l'ai dit tout à l'heure, du linge propre et quelques planchettes."

[HRP]Bon, j'en informe ici, mais je serais absente à partir de demain pour une certaines durées dont je ne suis pas encore sûre ^^'. Voilà, c'était juste pour prévenir =).[/HRP]

Et hop! Enlèvement du colis demandé! Un colis! Un!

Du linge et des planchettes, du linge et des planchettes...J' vous porte ça de suite Donã!
Pendant qu'on vous mène à vot'e chambre ...

Pendant que les deux valets s'approchent à reculons si ce n'est au propre, du moins au figuré...et force courbettes de la blonde éclopée pour la saisir, Jehannette savoure une petite vengeance.
Jehan Petit est aussi grand et fin que Petit Jehan est petit et gros... des Laurel et Hardy avant l'heure en somme.
Association bancale s'il en est pour faire office de porteurs mais pour la blonde ce sera ça ou rien!
Et après une révérence rapide, la Jehannette file ouvrir le chemin non sans avoir jeté un regard attendri sur sa rousse maîtresse qui s'éloigne en bonne compagnie.